• 2 textes du début lycée, sur l'amour...

    ... Et une promesse de reprendre les publications plus régulièrement, quand j'aurais plus d'inspiration. Je les trouve tous les deux pas ouf et un peu confus (et ils ne reflètent pas vraiment mon opinion actuelle (ni celle de l'époque d'ailleurs, il me semble) : je suis curieux de votre avis, je les ai laissé plus ou moins tel quel, dans un soucis d’authenticité (c'est à dire par flemme).

    Je crois avoir finalement compris la nature de mon problème -reste plus que la solution...
    Je pensais que ce qui m’empêchait d’être moi même, d’être aimable, devant celles que j'aimais tenait au fait que je les plaçai en trop haute estime, en raison même de mon amour, mais je commence à comprendre que cet état de fait n'est pas intrinsèque à l'amour mais découle de ma propension à vouloir le rationaliser : je veux croire que je l'aime parce que je la vois aimable. quand c'est l'inverse qui se produit.
    C'est à dire que, pour me donner en quelque sorte raison de l'aimer, je décide qu'elle est parfaite ; mais plutôt que de "simplement" projeter sur son caractère mon idée de la perfection, c'est celle ci que je déforme à son image : ainsi à chaque nouvel amour me viens une nouvel idéal vers lequel je cherche naturellement à tendre, non pas même pour me rapprocher d'elle ou par désir de lui plaire, mais simplement parce que je suis réellement persuadé qu'elle est ce à quoi quiconque devrais aspirer ; ainsi ai-je à chaque amour un nouveau dieu.

     

    On pensera sans doute que je dit ça en quelque sorte pour légitimer mon inaction, mais je commence à croire qu'aimer me suffit, tant il a l'air inconfortable d’être aimé.
    Aimer quelqu'un c'est, en mon sens, aimer un idéal qu'on s'est forgé à partir de lui, et, s'il est vain (et toujours décevant) d'essayer de gagner l'amitié, ou simplement l’approbation, de l'artiste dont on admire l’œuvre mais dont on découvrira fatalement qu'il lui est en fait complètement étranger, il est me semble-t-il tout aussi inutile et douloureux de chercher l'amour de la personne semblant être à l'origine de l'idéal dont on est tombé amoureux ; plutôt que de chercher à s'enrichir de ce nouveaux modèle de perfection (qu'on s'est en fait créé soi même) on le trouvera* finalement bafoué par celle-là même ayant censé l'inspirer.
    Il me semble en outre que je détesterais être aimé, ou du moins être aimé comme j'aime, où toute parole prononcée par elle est sources d’infatigables interprétations contradictoires, qui sont bien souvent à l'origine, comme souvent avec les textes sacrés mal compris, de guerres intestines, déchirantes pour l'aimant et incompréhensibles pour tout autres, et particulièrement pour l'aimé, qui d'une part se comprends soi même parfaitement, et, d'autre part, à d'autant plus de mal à comprendre cet amour qui n'est pas le sien qu'il lui est consacré. C'est qu'il est difficile de s'imaginer aimé pour la simple raison que la conscience que l'on a de soi, et qu'on pense souvent, à tord. exhaustive, est en fait tellement partielle qu'elle est exactement complémentaire de l'image qu'aurait de nous quelqu'un nous aimant.

     

    *ici il y avait un "probablement" barré, je trouves ça rigolo


  • Commentaires

    1
    Mercredi 24 Mai 2017 à 13:05

    C'est vraiment un pastiche de a la recherche du temps perdu, donc pas etonnant que ça ne te semble pas correspondre à ta pensée, c'est l'imitation de celle d'un autre

    Plutôt un bon pastiche d'ailleurs je trouve(mis à part les parentheses qui manquent d'elegance).

    Tu a vu à quel point c'est  proustien en le relisant ?

      • Jeudi 25 Mai 2017 à 21:03

        j'avais tout à fait conscience de sa proustitude , même en l'écrivant, puisque je venais de finir la recherche. Mais le pastiche était censé se limiter au style et au choix du sujet : je veux dire que le traitement et l'idée de fond étaient à peu près originaux. et en tout cas me trottaient dans la tête depuis bien avant ma lecture de Proust. Si je dit que ça ne corresponds pas trop à mes idées c'est en partie pour pouvoir m'en dédouaner si besoin, et en partie parce que je pense que je ne me connais pas si bien que ça, et que je connais encore moins bien l'amour (et c'était d’autant plus vrai à l'époque, bien sur)

      • Jeudi 25 Mai 2017 à 21:07

        Pour les parenthèses, dans le texte original c'était des tirets, mais en le relisant je me suis dit que j'avais mis des tirets uniquement pour échapper, justement, à la parenthèse, et qu'en plus en terme de sens ça se rapprochait plus à des  parenthèses dans le texte qu'à des apartés -mais je suis d'accord que c'est un peu moche.

      • Jeudi 25 Mai 2017 à 21:08

        Et merci, j'apprécie BEAUCOUP l'ouverture de discussions sur ces trucs

    2
    Mercredi 24 Mai 2017 à 13:20

    "à tord. exhaustive" c'est normal le point ?

      • Jeudi 25 Mai 2017 à 20:57

        ah non, mon écran est pas ouf, je l'avais pris pour une virgule

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