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Et si... La même histoire était vécut différemment selon notre ressenti ?
Ce mois-ci, je vous propose 3 exercices autour des émotions: tristesse, joie et envie.
(pour plus d'info, aller voir la rubrique ;) )
Voici ma participation: cette histoire tragique/joyeuse/enviée est inspirée d'une histoire vraie.
Tragique
Durant cette sombre journée, de lourds nuages noirs pesaient sur le pâturage. L'herbe, grise et parsemée, n'était plus suffisante pour garantir au troupeau sa subsistance. L'un des moutons s'avança alors: c'était Daniello. Sa dure existence de labeur n’avait pas eu raison de la fierté humble qui l’animait. Pour les siens, il était prêt à tous les sacrifices. Sa mère et son père, éplorés, le suppliaient de rester auprès d'eux. Sa fille, encore agnelle, sanglotait en caressant de son museau les pattes boueuses de son père. Mais Daniello ne pouvait plus voir souffrir le hameau qui l'avait bercé : il lui fallait agir. Sans un dernier regard - de crainte de vaciller dans sa résolution - il les quitta. Tous surent en le voyant s'éloigner qu'il courait à sa perte, et l'herbe paru ce jour là plus fade encore qu'elle ne l'était hier.
Joyeuse
C’est dans la tiédeur de cet après-midi d’été, entre deux bouffées d’herbe fraiche, qu’elle nous annonça la nouvelle: “je m’élance !” s’extasia t-elle, ses pommettes pelucheuses rosies d’excitation. “C’est le grand jour, je le sens ! L’aventure me tend les sabots !”. A peine ces mots prononcés, elle était déjà partie annoncer son imminent départ à toute la vallée. Interloqués, certains essayèrent de la raisonner: le danger n’est jamais loin au dehors... Mais elle usait d’un tel entrain, nous décrivant avec exaltation les douces merveilles qui l’attendaient en chemin: le parfum des grands cyprès, les vagues lui chatouillant le museau, notre minuscule prairie depuis les sommets escarpés... que nos inquiétudes se dissipèrent bien vite. Elle s’éloigna aussitôt, cabriolant dans les hautes fougères bordant la vallée. Qu’allait-elle y découvrir ?
Enviée
Un mouton a besoin de peu de choses: du foin, de l’eau, la chaleur du groupe. C’est grâce à cette sagesse que notre peuple survit depuis si longtemps. Que chercher de plus ? Il faudrait être bien sot. Et justement, le voici qui s’avance: même pas fichu d’arranger un peu sa toison. Toujours ce regard hautain, les pieds dans la boue. Que va-t-il encore inventer cette fois ? Ça y est, notre compagnie ne lui convient plus ? Monsieur n’est pas comme tout le monde, Monsieur se doit de découvrir le monde et ses voluptés. Qu’on le mette en garde, ça, ça lui ferait trop plaisir ! S’il veut partir qu’il parte, nous voilà bien débarrassés. Et quand dans la gueule béante, entre les crocs aiguisés sa gorge sera plantée, il pourra bien regretter sa bêtise. Pas que nous le méprisons, oh non ! Il aurait pu accomplir de grandes choses, il était plus malin que nous autres... à croire que ça ne fait pas tout.
Et vous, quelle émotion vous évoque cette histoire ?
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Commentaires
J'ai décidé de faire le thème vaudeville
Une chambre avec un grand lit et une moquette d’herbe artificielle. Au fond de la scène, une grande armoire noire se tient. Dans le lit, une grande forme s’agite sous la couette. La chambre est entourée par une clôture.
Un personnage en costume de mouton avance jusqu’à la porte à quatre pattes depuis les coulisses. Il se redresse au niveau de la porte.
Mouton mari : Beeeeeh
La couette se soulève, il y a deux moutons dessous
Marie Mouton : Oh ciel mon mari !
Danielo : Beeeeeeh ?
Marie Mouton : Vite il faut te cacher ! S’il te voit ça va le mettre dans tout ses état, et il ne va pas pouvoir dormir pendant deux semaines le pauvre
Danielo : Beh beh …
Marie Mouton : on a pas le temps pour ça ! Vite rentre dans cette armoire
Danielo rentre lentement dans l’armoire
Marie Mouton marche à quatre pattes vers la porte et l’ouvre.
Mouton Mari : Beeeeeh Beh.
Marie Mouton : Merci mon chéri, et toi tu as eu une bonne journée ?
Mouton Mari : Beeeeeeh …
Marie Mouton : On peut pas toujours gagner tu sais c’est la vie. Tu veux brouter un peu ?
Mouton Mari : beeeeeeh !
Il se mettent à quatre pattes et commencent à brouter la fausse herbe
Le mouton mari trouve une pelote de laine dans l’herbe. Il la lève et la montre à Marie mouton
Mouton Mari : beh ?
Marie Mouton : OH MINCE ! Ce n’est pas ce que tu pense
Mouton Mari Commence à pleurer : Beh beh beh beeeeeh
Marie Mouton : Mais Non non ce n’est pas ce que tu pense ! regarde sous le lit il n’y a personne !
Mouton mari Pointant l’armoire : Beeeh ?
Marie mouton Ouvre l’armoire Avec un air dépité : MAIS ! Il n’y a personne …
Elle tend la main dans l’armoire et ressort une pelote de laine et une lettre
Mouton Mari : Beeeeeeh ?
Marie Mouton : Qu’est ce que c’est que ça ?
Elle commence à lire la lettre
Marie Mouton : “Quand vous lirez cette lettres je serait dèjà loin.
Je ne peux plus continuer à vivre comme ça. Le bonheur est un souvenir écrasé par l’ennui, la répétition.
ça fait des années que je vient te voir tous les jours, je me cache dans le placard, je ressors pour prendre le thé à trois, et je rentre à 22h 30 !
Je n’en peux plus de cette monotonie, je quitte le pays, et je ne reviendrais pas.
Adieux
Danielo”
Marie et Mari se mettent à pleurer
Rideaux
Standing ovation
J'aime beaucoup hahaha ! Les codes du théâtre sont sympas aussi, très bonne idée ! :)