• Integrale chacha

    Bon finalement je suis le conseil de swaggman de le rééditer en intégrale, mais vous êtes pas obligés de tout relire non plus, c'est juste que comme les chapitres sont éparpillés sur deux rubriques je trouvais pas ça très pratique.



    Petite intro : Le chat chacha

     C'était la rentrée de Terminale, et je ne la connaissait pas vraiment. Elle était dans notre classe, et y avait un peu le même statut que moi : elle s'entendait bien avec tout le monde, mais n'avait pas beaucoup d'amis proches. Et, comme moi, elle n'avait jamais froid. Elle avait aussi assez mauvais gout : elle portait de ces petits hauts dont le dos est orné de faux diamants formant le contour d'une paire d'ailes d'anges... Et son ex, rencontré furtivement l'année précédente, m'avait fait l'impression, rare chez moi, d’être un sale type - enfin bref.
     Antoine, qui aimait bien donner des surnoms, l'appelait chacha, mais rarement à voix haute, parce qu'elle l'effrayait un peu : elle était, sinon violente, du moins assez exubérante dans sa susceptibilité - et elle n'aimait pas qu'on l'attache à un truc mignon.
     Faut dire que mignonne, elle l'était déjà suffisamment toute seule : elle était petite, avec un petit nez, de petites dents, mais de grands yeux ; brune, elle avait les cheveux courts et ondulés ; elle était agile et souple, savait se faire remarquer ou être discrète, et adorait bouffer - en fait, c'était un chat.

     

     Chachapitre 1

     Le samedi 18 octobre 2014 je parlai pour la première fois, à James et Antoine, de mes amours passés. Le soir je me couche avec cette pensée : "cool, comme j'en ai parlé, je vais peut être rêver d'elle" - il faut dire que jusqu'alors ma vie amoureuse était principalement rêvée.
     Le 19, je me réveille d'un rêve dont je n'arrive pas à me souvenir, mais avec la certitude que je suis amoureux de chacha ; ça faisait 5 ans que j'attendais ce moment.
     Cette fois ça va chier : je vais faire quelque chose !
     Les jours suivant je me rapproche d'elle, plus ou moins subrepticement ; le 30 j'ai la maison pour moi, je l'invite, avec le reste de la smala, pour Halloween.

    La sachant très portée sur la bouffe, mon plan séduction repose principalement sur deux tartes trop stylées, préparées avec amour et de la pâte feuilletée. Elle arrive la première, un peu avance : j'ai encore mon tablier et ma toque.
    " Salut !
    - Salut... *petit rire surpris* Désolée je suis en avance, tu cuisines quoii ?" - elle avait souvent cette manie de laisser trainer sa dernière syllabe, les mains dans le dos, en penchant la tête sur la coté.
    "Des tartes.
    - ah..."- son sourire s'efface, elle est TRÈS déçue mais semble essayer de la cacher -"J'aime pas les tartes.
    - ah meeeeeeeerde mais t'aime quoi alors ?
    - Les pâtes ! mais vraiment t’embête pas pour moi, hein !"
    Malgré une longue argumentation, elle refuse de me laisser faire des pâtes juste pour elle.
     On se met finalement à discuter de tout et de rien, les autres arrivent au moment où les tartes finissent de cuire. Je n'en sort qu'une seule, qui est engloutie quasi instantanément. Ils en demandent plus. Moi, visiblement surpris : "Damned bah je peux faire des pâtes si vous voulez".

    Après bouffer on se matte tout plein de films ; comme je doit tout installer, je suis le dernier à m'asseoir, à la seule place qui reste : à coté de chacha.
     Les films s'enchainent et les invités s'endorment les uns après les autres. Nous nous installons de plus en plus confortablement sous la couverture que nous partageons : je pose mes jambes sur la table basse, elle essaie à son tour mais a les jambes trop petites ; je lui rapproche la table, mais elle préfère finalement reposer ses jambes directement sur les miennes. Un peu plus tard, elle se couche contre mon épaule, et s'endort.
     Peu après, Antoine, quelques sièges plus avant, se retourne pour voir qui a survécu à cette épidémie de sommeil ; voyant le tableau de corps entremêlés que nous formons, il se fend d'un sourire entendu et d'un pouce en l'air approbatif. Un peu vexé, je lui répond par un autre doigt.
     N'osant pas bouger de peur de réveiller chacha, je passe une très mauvaise nuit.

     Le lendemain matin on se réveille les premiers, et décidons d'aller acheter des viennoiseries pour le petit dèj, mais encore une fois, malgré mon insistance, elle refuse que je lui en paie une, alors même que j'en prend pour tout le monde, prétextant qu'elle n'aime finalement rien d'autre que des pâtes.
     Elle profite d'ailleurs du petit déjeuner pour finir la plâtrée de la veille.



    Chachapitre 2
     Celui là a un titre : Je ne me souviens pas avoir jamais été aussi heureux

      Le 6 mars 2015, tu nous invites, Antoine, Nathalie et moi, à jouer à super smash bros mélée chez toi. Après s’être tous fait copieusement défoncer, tu nous proposes de rester dormir ; Nathalie peut pas et se casse, je reste avec Antoine.
     Se pose alors le problème du couchage : t'as un lit et un matelas au sol, on est trois. Bon prince, je laisse le lit. Bonne princesse, tu fais de même : on se serrera sur le matelas.

     On s'est évidemment couchés tard, et on s'endort rapidement, mais je me réveille au milieu de la nuit. Trop occupé sans doute à penser à toi, je n'arrive pas à me rendormir tout de suite, et me tourne un peu. Je bouge un membre de trop, tes yeux s'entrouvrent, baignés de sommeil et de la lueur du lampadaire de la rue d'en face, filtrant à grand peine à travers tes rideaux. Un moment je sens que tu ne sais pas où tu es ni ce que peut être cette forme obscure qui te regarde si intensément, mais tu fini par me reconnaitre.
     Le sourire que tu as eu en te rendormant est le plus beau que j'ai jamais vu.

     


    Chachapitre 3

    Cette fois là on se retrouve à porte de Choisy, on marche vers chez toi.

    C'est un peu gênant au début, le silence ne s'entendant qu'à grand'peine à travers mes efforts surhumains pour le couvrir d'absurdités quelconques.

     à mi chemin tu t’arrêtes. On est sur un grand trottoir, le long du mur d'un cimetière ; il fait nuit, les bulbes des lampadaires perdus dans les feuillages ne projettent qu'une lumière faiblarde.
     Tu te tournes vers moi, qui me met contre le mur. Tes yeux se plantent dans les miens.

    Tu me demandes ce qu'il s'est passé avec Delphine, et me laisses parler une demi seconde avant de te rendre compte qu'on est repartis pour le même débat que la dernière fois. Tu essaies donc de couper cours :
    "-Raah mais arrête ! C'est pas possible d’être aussi têtu... J'ai besoin de le savoir, OK ?
     -Mais enfin tu comprends bien que c'est un peu la trahir quand même...
     - La trahir de me le raconter à moi ??
     - Enfin elle est pas con, elle sais bien que j...   ...T'imagine pour elle, apprendre qu'on discute de ça tous les deux ?
     - Mais n'importe quoi ! C'est mon amie. J'ai besoin de savoir ce qu'il s'est passé, pour la réconforter justement,,
     - Mais en la réconfortant elle va bien se rendre compte que tu sais des trucs... Elle est déjà assez blessée comme ça... écoute c'est ma faute, s'il te plait n'en rajoute pas pour elle.
     - C'est toi qui en rajoute ! Comment tu veux que je la réconforte... " On tourne un peu en rond autour de ça, jusqu'à ça ce que ça se transforme en :
    "-Dis moi.
     -Non.
     -Dis moi.
     -Non.
     -Dis moi."...

     à vrai dire on s'était déjà retrouvés dans des situations comme celles ci, mais jusqu'alors elles avaient toujours tourné à ton avantage, ma peur d'aller trop loin et de te perdre étant assez supérieurs à mon opiniâtreté. Cette fois là il n'y avait semble t il pas grand chose à perdre : tu m'avais dit trois jours plus tôt que tu ne voulais plus jamais me voir.

     On reste donc comme ça pas mal de temps. Finalement tu soupires, fermes le poing, me défies du regard et désignes le mur toujours derrière moi :
    "-Si tu me dis pas, je donne un coup de poing de toutes mes forces dans ce mur"
    T'es pas du genre à bluffer, mais bon :
    "-Si tu fais ça je donne un coup de boule dans le même mur"
    Tu me regardes, esquisses un sourire, et frappes.
     Les 30 secondes d'après sont un peu floues.

     On se regarde pendant longtemps après ça.
     Une autre idée finis par passer dans tes yeux ; tu t'humectes les lèvres. Puis ton regard se baisse vers les miennes.

     Je t'en veux encore.



    Chachapitre 4

     Vous aviez encore chacun des affaires appartenant à l'autre, vous vous retrouvez donc devant chez toi pour les échanger.
     Il te passe les tiennes sitôt dit bonjour, toi tu traines un peu.
     Tu dis que c'est trop con, quand même.
     Que tu ne comprends pas trop pourquoi.
     Qu'il est bête, c'est pas possible autrement.
     Et il a pensé aux autres ? Il compte arrêter de les voir aussi ?
     Il était ton meilleur ami, ça peut quand même pas se finir comme ça ...
     Il va vraiment rien dire ?? C'est ça son super plan ?
     Le pire c'est qu'il doit se croire courageux.
     Qu'est ce qu'il essaie de faire ?

     Tu le prends dans tes bras. Les siens restent raides le long de son corps. Tu pleures. Pendant longtemps.
     Puis tu te dégages. Tu détournes la tête, et poses ses affaires sur un petit muret. Et puis tu t'en va.


  • Commentaires

    1
    Lundi 25 Septembre 2017 à 00:41

         Je commente ici parce que c'est plus simple ! J'ai beaucoup aimé l'histoire, mais je trouve que l'ellipse entre le chapitre 2 et 3 est un peu énorme, ça m'a un peu déconcerté pour rien te cacher ! Je peux pas te donner de bons conseils en écriture étant donné que moi-même j'en ai besoin, je trouve juste que tu écris très bien et que c'est très bien à lire ! Le changement de pronom au dernier chapitre est vraiment chouette même s'il m'a aussi déconcerté.

         J'ai beaucoup aimé le chapitre 3 parce que ça m'a fait touché, maintenant je lui en veux de ouf aussi parce que c'est vrai que ça ce fait grave pas, mais j'ai un peu peur parce que comme c'est pas une fiction je m'en veux un peu de m'identifier au personnage qui n'est d'autre que toi !

      • Lundi 25 Septembre 2017 à 09:59

        Alors pour les ellipses je suis d'accord qu'on dirait pas mais c'est assez bien réparti, y a à peu près 5 mois entre chaque chapitres, après je comprends que ça soit déstabilisant que notre relation change autant d'un chapitre à l'autre, c'est justement pour ça que je tenais un peu au format feuilleton avec les chapitres séparés, même si ça change pas grand chose je pense que ça joue sur la manière d'aborder les chapitres, qui en gros sont censés être totalement séparés, à part chronologiquement. J'espérais aussi un peu que la coupure nette entre les chapitres deux et trois ferais passer le fait que la coupure entre les chapitres trois et quarte est tout aussi nette : je veux dire qu'il n'y a pas vraiment de lien entre les évènements du chapitre trois et ceux du chapitre quatre, même si l'un raconte une dispute et l'autre une rupture.

        pour ce qui est du changement de pronom, le but à la base était d'en faire un à chaque chapitre, pour illustrer justement que notre relation avait changé entre temps. Mais finalement pour le chapitre trois je trouvais que le changement que j'avais prévu rendait pas bien du tout et j'ai fait un truc beaucoup moins marqué que pour les chapitres deux et quatre, du coup je comprends que ça soit destabilisant, désolé.

        Pour ce qui est de lui en vouloir j'avoue que je suis un peu surpris parce que je pensais avoir été très correct dans la manière dont je la représentais, mais si c'est de l'identification rassure toi, moi je lui en veut plus vraiment.

      • Lundi 25 Septembre 2017 à 12:38

        Oh mais t'excuses pas ! Ça ma déconcerté, mais c'était chouette et vraiment très agréable à lire ! Et pour de lui en vouloir c'est parce que tu as très bien décris toute les étapes que ça à bien marché sur moi ! Genre ça ce voit que le personnage est amoureux, qu'il est sensible et tout ça, mais quand elle utilise ça à son avantage comme à la fin du chapitre 3 en lisant c'était trop horrible à ce moment je me suis dis "C 1 monstre omg"

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :