• J'ai eu y a quelques temps une idée à laquelle je ne crois pas vraiment, mais bon je la trouve rigolote donc voilà :
     Je ne suis, en tant que conscience, plus celui que "je" était il ya 10 ans, 10 mois, ou même 10 jours ; je ne pense plus la même chose, ne prendrais plus les mêmes décisions. De fait, la conscience qui gouvernais hier ma personne, de la manière dont je la gouverne aujourd'hui, n'existe plus... Comme je n'existerais plus demain, et n'aurais à priori plus mon mot à dire sur les actions et les décisions prise par mon corps.
     Pour autant ces consciences successives sont bien sûr liées entre elles par une sorte d'ascendance, mes consciences passées ayant une influence sur les décisions que je prends maintenant, ou plutôt -et c'est crucial- les consciences passées dont je me souviens. C'est à dire que mon seul moyen de perdurer est de m'efforcer d’être une des consciences dont plus tard "je" aura le souvenir.
     Mettons par exemple qu'actuellement je ne me souvienne que de mes "moi"s passés les plus extravertis. Il semble alors que le meilleur moyen de me garantir une forme de survivance en moi même, dans les décisions que de futurs consciences prendront à ma place, est d’être extraverti à mon tour. Et même, dans le cas assez probable où je ne peux me souvenir que d'un nombre limité de consciences passées, plus extraverti que jamais jusqu'alors, pour me garantir un souvenir le plus durable possible (se faisant je condamne donc la moins extravertie de mes consciences passées dont je me souviens alors à un oubli futur, mais tant pis).
     On a en fait là tous les prérequis du raisonnement de la sélection naturelle, d'une conscience aux suivantes : un système de reproduction (le souvenir), un critère favorisant celle ci (ici, extravertivité), et un système d'hérédité (l'autoconformisme). Bien sûr les critères favorables peuvent etres multiples, mais le raisonnement tiens toujours. S'ensuit toutefois une conclusion que l’expérience infirme pas mal : en tant qu'individu je devrais tendre de plus en plus vers l'image que j'ai de mes "moi-même"s passés.


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  • cc

    J'ai souvent pu parler de mes difficultés à intégrer des groupes, à me faire des amis, je m'en lamentais et y croyais presque vraiment ; une bande de beaux gosses de la ville lumière m'a montré que je me trompais d'angle.

    Même si la dernière partie de cette année avait déjà été pour moi un pas dans la bonne direction, cela faisait longtemps, trop longtemps, que je ne m'étais pas senti aussi bien au sein d'un groupe. Que ce soit ceux que j'avais déjà croisés en vrais, ceux avec qui j'ai passé des heures à rire en ligne et celles et ceux que je connaissais à peine, toutes et tous ont contribué à ce sentiment. 

    En un mot, merci à chacun d'entre vous pour votre authenticité - oui ça fait plus qu'un mot, chut ! -, votre créativité et votre hospitalité. Je pourrais certainement venir glisser bien d'autres adjectifs en 'té' au sein de cette liste,  mais je pense que vous avez compris l'idée : j'ai passé un super moments à Paris en vos compagnies et j'espère vous revoir bientôt ! 

    - B

    PS : Pas de prénoms par soucis d'anonymat, mais ce texte s'adresse à chacun d'entre vous,
    à A, J, A, L, G, B, T.


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  •      

         Étant déjà curieux à l'époque je ne m'étais pas arrêté à un artiste ; je me baladais sur Deezer en cherchant des équivalents de Green Day (cf. Blink 182 ou Sum41). Disons que je me contentais toujours de la même soupe. Mes plus anciens souvenirs d'écoute remontent à cette époque, je n'écoutais de la musique que quand ma maison était vide et si, par malheur, un membre de ma famille rentrait, je quittais internet précipitamment pour ne pas me faire "surprendre". Certains adolescents se cachait de regarder du porno, moi c'était la musique. Au collège c'était un peu pareil, je ne parlais pas de musique.

         Cette même année, j'ai fais une rencontre très importante dans ma vie : celle d'Arthur. On est devenu des amis très proches, on parlait de jeux-vidéos, on blaguait ensemble, etc. Un jour, il c'est même dénoncé à ma place pour une bêtise qu'on avait faite ensemble et à assumé seul les 4h de colle ! Et ce Arthur me parlait aussi de musique. Dans ces moments, je ne disais rien, je ne faisais que l'écouter. Lors d'une récréation, il ouvre son sac et sort un CD. Un CD ! J'en avais jamais vu, sauf dans les films. J'étais impressionné ; je me disais : "Le mec écoute des CDs pendant que moi je me cache d'écouter de la musique devant ma famille, waouh quel beau gosse !" L'album en question c'était le Commercial Album de The Residents.

    "Ce truc c'est trop cool, tu devrais écouter et Stupeflip aussi d'ailleurs !"

    Il chantonnait d'ailleurs du Stupeflip de temps en temps. Il répétait régulièrement "… une timbale en fer." Je lui ai (timidement) demandé qu'est-ce que je pourrais écouter de Stupeflip et il m'a répondu sans hésiter "L'enfant fou". Je me souviens, j'avais un peu peur, la pochette du Commercial Album, le nom de groupe Stupeflip et le nom de la chanson… c'était effrayant. Je suis rentré chez moi et je ne pensais qu'à une chose : "L'enfant fou".

         À partir de là, je ne sais pas pourquoi, mais je me souviens assez précisément de tout ce qu'il c'est passé.
    Je rentre chez moi, "mince mes parents sont là", c'est pas grave, j'attendrais le soir. Je joue avec mes petites voitures. On mange. Je débarrasse puis je m'installe sur l'ordinateur familiale situé dans une pièce derrière le salon. Rien ne sépare les deux pièces, pas de portes, pas de rideaux, rien. Heureusement mes parents sont de dos, ils regardent la télé. Je tourne la tête et vérifie qu'ils sont concentrés sur la télé. Je tape lentement sur google "L'Enfant Fou, la Coccinelle" (la Coccinelle c'est une site où on peut lire les paroles de la chanson en l'écoutant). Je met le volume assez bas et je commence à écouter.
    C'était terrible ; la chanson est grinçante, bizarre, crispante, le mec crie, il crie la haine d'un enfant, des bruits sont rajoutés dans la musique, comme une interférence. Je n'ai aucuns repères, je suis perdu, je sais pas si j'aime, si je dois aimer, si j'ai le droit d'aimer, si c'est autorisé ne serait-ce que d'écouter ce genre de choses. "Qu'est-ce que tu fais ?" ; c'est ma mère, elle a entendu, je quitte tout. "Rien ! Vraiment rien !" ; j'efface l'historique et je fonce dans ma chambre. Elle a entendu quoi ma mère ? Elle va me punir ? J'ai pas le droit d'écouter ce genre de choses, c'est pas bien. Je crois que j'ai aimé, mais je n'ai pas le droit d'aimer.

         C'est le plus ancien souvenir de panique que j'ai. Après cet "incident" je n'ai plus réécouté Stupeflip pendant un long moment, j'ai affirmé à Arthur ne pas avoir écouté et je suis passé à autre chose. J'ai continué à écouter ma soupe habituelle, mais une idée était née dans la tête du petit moi : "Je crois que j'ai envie de créer de la musique"


    Je met ici les autres trucs que j'écoutais à ce moment. J'aimais bien Sum41 (et j'aime toujours), mais pas Blink 182 et en plus je trouvais la pochette vulgaire. Quant a The Residents je vais en parler plus tard.

    J'espère qu'au niveau de l'écriture ça c'est amélioré aussi !

     


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  • Bonjour à toutes et à tous, merci de m'avoir accepté en tant que nouveau BG et j'espère passer de super moments en vos compagnies !

    Quant à ce premier texte, il s'agit d'un début de réflexion sur le langage parlé, qui j'espère vous intéressera !  

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    L'un de demander : « C'est qui, Léa ? », l'autre, enthousiaste : « Une amie, tu vas voir, elle est adorable ! » et  le premier de se satisfaire de cette réponse et de passer à autre chose. Pourtant, il n'en sait pas beaucoup plus sur Léa qu'avant cet échange. Mais, paradoxalement, il ne va pas chercher à en savoir plus.

    Ce genre d'interactions fréquentes, auxquelles il m'arrive moi-même de prendre part certainement bien plus souvent que je ne le réalise, m'ont souvent laissé perplexe. Est-ce par politesse, que nous posons des questions qui ne cherchent pas véritablement de réponse ? Ou bien par curiosité refoulée, que nous abandonnons si vite ? Est-ce autre chose encore ? Sans avoir la prétention de détenir une quelconque réponse scientifique ou objective à ce questionnement, j'aimerais tout de même partager quelques éléments de réflexion et peut être de réponse.

    Tout d'abord, il est important de réaliser que le processus mentionné plus haut s'étend à bien plus d'objet que la rencontre d'une personne. Par exemple, on peut souvent se retrouver à demander si tel ou tel film était bien, ou de façon plus ouverte, ‘c'est quoi 'nom-du-film ?’ ou encore, si la personne a bien aimé tel film.

    Dans certains cas, on obtiendra invariablement une réponse courte du même type que celle décrivant l'adorabilité de Léa. Dans d'autres, la personne va se mettre à raconter le film, et l'on pourra alors chercher à la couper avant d'avoir obtenu notre réponse, par peur de se faire spoil. Dans d'autres cas encore, il peut arriver que la personne expose comment elle s'est sentie face à ce film (comprenez que le film n'est qu'un exemple, il pourrait très bien s'agir d'un roman, d'un tableau, d'une pièce de théâtre ou que sais-je encore).

    Je pense que cette troisième modalité de réponse est le plus souvent ce que l'on recherche, inconsciemment ou non, lorsque l'on pose ce type de question. C'est à dire, d'en apprendre sur son interlocuteur et de son ressenti face à l'objet de la discussion, plus que sur l'objet en lui-même.

    Cela dit, l'objectif de ces questions n'est parfois nul autre qu'une volonté d'effacer un doute, de raviver un souvenir, la question implicite étant alors ‘Est-ce que je connais Léa ?’ ou bien ‘Est-ce que j'ai déjà vu ce film ?’. Ce n'est pas à ces cas-là que je m'intéresse ici.

    Dans d'autres situation encore, l'objectif peut être d'introduire de façon détournée un débat ou une discussion à propos d'un objet sur lequel l'interrogateur possède en réalité déjà des connaissances, l'approche étant alors plus ou moins fourbe selon la formulation de la question (‘C'est quoi ...’ suggère une absence de connaissance, là ou ‘Tu as bien aimé...’ reste neutre). 

    Est-il vraiment possible, cependant, de s'intéresser à son interlocuteur sans en avoir conscience ? En effet, là où la question ouverte 'Qu'est-ce que tu en as pensé ?' démontre un réel intérêt, la question fermée 'c'était bien ?', pourtant posée bien plus souvent et facilement, ne dévoile pas grand-chose quant aux intentions de celui qui la pose. Ainsi, ce type de formulation ne serait-il pas révélateur d'un manque d'intérêt que l'on souhaite masquer ? La dernière question n'invite pas spécialement à développer sur le sujet, encourageant au contraire une réponse brève, et pourtant elle donne bien plus l'impression d'un intérêt porté à autrui qu'une l'absence totale de question. Ne s'agit-il pas là d'une mascarade ?

    D'un autre côté, on pourrait aussi imaginer que cela puisse plutôt être une invitation polie à échanger, laissant ainsi la liberté à l'autre de développer son propos ou non selon son envie, là ou une question plus ouverte pourrait paraître bloquante aux yeux de certains (il peut être difficile de couper court à la question ‘Tu en as pensé quoi ?’)

    Cette courte réflexion m'amène à penser que les nombreuses codifications de notre langage parlé, de ce qu'il 'normal' ou non de dire et de répondre, entraînent la création de moyens détournés pour affronter les différentes situations de la vie quotidienne, cherchant ainsi à ne pas trop sortir de la norme. Quel serais l'état des lieux s'il était normal, courant, de dire 'Je n'ai pas envie d'en parler' ? Ou même simplement bien vu de ne pas poser de questions lorsque l’on n’est pas spécialement intéressé par le propos d'autrui ? Quelles conséquences cela aurait-il ? Est-il véritablement nécessaire de laisser le non-verbal, par nature ambigu, comme seul responsable de ces messages pourtant parfois nécessaire à une communication saine ?

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    Beaucoup de question et peu de réponses. Il est probable que je me penche à nouveau sur le sujet plus tard, mais pour l'heure, je suis curieux de voir si des réactions vont naître de ce premier texte. J'espère, si ce n'est avoir réussi à vous divertir, au moins être parvenu à soulever votre curiosité.


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  • En voyant les articles de RASTAPOPOULOS j'ai eu envie de raconter ma vie. Dites moi si c'est ennuyeux ou si c'est trop intime.

    Mes parents m'ont inscrit au conservatoire dès que mon âge me le permettais, je me souviens aussi d'avoir été inscrit dans un atelier de musique pour enfant vers Denfert Rochereau. Fallait prendre le 68, c'est mon principal souvenir.

    Je suis maintenant au collège en 5ème, j'ai 11ans et ça fait 6ans que je joue du piano. Comme beaucoup de mes amis, à cette époque je n'écoutais pas de musique, je jouais celle qu'on me disait du jouer sans vraiment savoir pourquoi, c'était comme pour les devoirs. Mes amis grandissent et un jour me demandent : "Et toi, de qui t'es amoureux Bastien ?" sur le moment j'ai paniqué, j'en sais rien moi, j'étais pas amoureux, j'avais d'autres projets moi. Sur le moment j'ai dis un nom, je pensais qu'il fallait être amoureux à notre âge, alors j'ai fais genre et à force de faire semblant je me suis mis à agir comme si j'étais vraiment amoureux d'elle. Pour lui plaire je voulais faire comme elle (mais pas trop), j'avais conscience que c'était une fille superficielle comme on dirait aujourd'hui, elle avait fumé sa première cigarette, elle était populaire, méprisait les "bolosses", supra-maquillé, habillé court, etc. Et elle écoutait du rock, Green Day notamment. Alors j'ai écouté "American Idiot"… Waouh, c'est violent le rock, "on a pas le droit d'écouter des trucs aussi violent !" me dis-je. Alors j'écoutais sans apprécier plus que ça et en cachette de mes parents. Green Day, même si aujourd'hui je n'apprécie plus trop, est le premier groupe à m'avoir fait écouter de la musique.


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