•  J'ai jamais fait d'autoportrait parce que, malgré mon égocentrisme, j'aime pas trop me regarder dans le miroir.
     Du coup, vu que là j'ai pas trop d'idées, je vais essayer d'en faire un par jour pour... disons, les 5 prochains jours.
     Bon donc là je vais commencer doucement, je vous propose un autoportrait écrit sensitif, "depuis l'intérieur".


     Je suis toujours dubitatif quand je me voie dans le miroir : l'image qu'il me renvoie de mon visage ne correspond pas du tout aux sensations que me procure le fait de le porter quotidiennement.
     Pour commencer, mes yeux devraient être énormes pour que mon champ de vision puisse être aussi grand... je dirait qu'ils vont au moins d'une oreille à l'autre, et du bout du nez au milieu du front, qui d'ailleurs semble être plutôt petit, et tout le temps plissé et chaud, surtout au niveau des tempes.
     Mon nez n'a pas vraiment d'existence propre, sauf éventuellement quand il gratte (toujours du niveau de l’arrête de la narine gauche) ou qu'il est bouché, auquel cas il est énorme et enraciné très profondément dans ma tête, jusqu'au fond de ma gorge à peu près. Laquelle ne sers guère qu'à avaler : à part quand je suis malade, l'air n'a pas l'air de continuer sa route : simplement il arrive dans ma bouche, puis ressors.
    Ma bouche, d'ailleurs, est, à l'instar du TARDIS, très grande à l’intérieur mais minuscule à l’extérieur : mes lèvres sont toutes petites, alors que ma cavité buccale remplit quasiment tout mon volume crânien. Ma langue, en particulier, est énorme : elle ne semble pas avoir vraiment de commencement, sans doute quelque part au milieu de ma gorge, et, si elle viens s'échouer sur les dents de devant de ma mâchoire inférieure, encore ne le fait elle que péniblement : elle a besoin de se recroqueviller par endroits. Mes dents du haut, tenant sans doute à se mettre en avant, reposent quant à elles sur ma lèvre inférieure, quitte, par temps froid, à la blesser. Je suppose donc qu'elles dépassent perpétuellement de ma bouche déjà minuscule, en ce que je devine être une moue ridicule. Heureusement, pour apporter un peu de variation dans la moue. mes joues, sans doute obèses, exercent un poids considérable sur ma mâchoire, la forçant, en cas d'inattention, à pendre béatement. De même, une certaine tension des commissures de mes lèvres et des lobes de mes oreilles m'indiquent que je sourie constamment et  que mes oreilles, complètement décollées, pendouillent en permanence (sans pour autant osciller, ce que je pourrais sentir).
     Les jours de grandes fatigue, je peux aussi sentir ma glabelle, l’arrête de mon nez et mes pommettes se plisser.


     Voilà, je crois que c'est à peu près tout ce que je peux sentir de mon visage. Au passage, le mot glabelle est tiré d'un dictionnaire des mots rares, c'est l'espace glabre entre les sourcils :)


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  • j'ai toujours trouvé les holorimes super classes, quand j'en ait appris l'existence au collège j'ai trouvé celui ci:

    Allemagne, à Nimes, 18 septembre,
    Hal, magnanime, dit : "zut, sec temps, brrr..."

    qui est pas ouf, faut bien le dire.
    Là par hasard je suis tombé sur  un  autre, qui malheureusement est encore moins élégant :

    L'apprentissage :
    L'apprenti, sage,
    L'apprends, l'tissage.

    Voilà. je me dit que ça pourrait être un exercice rigolo que d'essayer de partir d'une phrase et, de parholorime en parholorime, aboutir à une autre complètement différente (càd changer juste une syllabe à chaque fois, mais que chaque vers ait un sens comme ici), mais j'ai pas réussi >.<


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  • pirogue ride

    sur les eaux grises.

     

    pirogue brise

    sur les cris rauques.

     

    pirogue racle

    comme un requin

    les berges et flaques

    prés d'un chemin.

    et des pas craquent,

    un peu plus loin

     

    pirogue rouge

    rugit l'orage

    en râle rongé

    de vents serrés

    fracasse folle

    de cros baroques

    les mamelles molles

    des terres mauves .

     

     

     

    pirogue ronde

    lassée par l'onde

    ronflante rêve

    aux epaisses sêves

    qui battent pleines

    dans les bois mûrs

    derriere les plaines

    derriere les murs.

     

    il y a encore du boulot
    donc j'attend vos critiques


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  • l'air édredon ronronne

    sous les oeillades cochonnes

    et les rimes bouffones

    qu'une guitare chantonne


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  • Le speedrun est une discipline consistant à essayer de finir un jeu vidéo le plus vite possible, et souvent ça passe par l'exploitation de bugs de programmation du jeu, que les speedrunners trouvent, étudient, et recréent : dans certains jeux, par exemple, il sera possible de traverser des murs "simplement" en sautant au travers avec exactement le bon angle, ou en se prenant un dégât ... ainsi, à force d'expérimentations, ils en viennent à déterminer les lois régissant les erreurs du jeu, établissant de fait de nouvelles règles, ignorées des créateurs même du jeu, mais néanmoins présentes au sein de celui ci ; en arrivant finalement à une réelle connaissance du jeu, ils se rendent compte que ses lois apparentes, celles voulues par les développeurs et enseignées aux joueurs débutants, sont incomplètes, et en viennent à les reformuler pour y inclure les résultats de leurs expérimentations, autrement aberrant par rapport au set de règles initial (exemple : la règle "un mur n'est pas traversable" devient en speedrun"un mur n'est traversable qu'avec un angle de 36 degrés").
     Bon là où ça deviens (j'espère) intéressant, c'est que cette situation (me) rappelle celle du passage de la physique classique à la physique moderne, particulièrement en mécanique : on avait un ensemble de règles simples, relativement intuitives, mais à force d'expérimentations on se rend compte que ces lois ne fonctionnent pas dans les cas extrêmes, et on en viens donc à en écrire des nouvelles, rendant compte, on espère, de tous les cas. Un petit exemple en mécanique (l'étude des mouvements) : tu cours à V1=10 km/h, et lance une balle dans la direction de ta course, à V2=5 km/h. En mécanique classique, les vitesses s'additionnent : la balle va, pour l'observateur immobile, à V1+V2=15 km/h dans la direction de ta course ; mais avec la relativité et tout on s'est rendu compte que les vitesses ne s'additionnent pas (en gros parce que rien ne peux aller plus vite que la lumière, donc si genre tu cours et que t'allume une lampe, la lumière de ta lampe ne sera pas plus rapide du fait de ta course), elles ont juste l'air de s'additionner quand elles sont trop petites, mais en fait la vitesse de ta balle est de (V1+V2)/(1+((V1xV2)/(Célérité de la lumière)²)), c'est à dire là un truc un tout petit peu inférieur à 15km/h.
     Le parallèle avec le speedrun, même si il est pas parfait, a, je pense, le mérite de montrer qu'il est possible que ces "nouvelles" règles soient simplement le fruit de la mauvaise implémentation des "anciennes", plus intuitives ; sans doute à cause d'un stagiaire chez dieu voulant rentrer avant 18 heures.
    Je prétends pas prouver que c'est le cas, hein... juste que c'est possible.
    D'ailleurs je crois pas trop en dieu.

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